Memorials

Tribute: In Memory (In French)

Elmer Bernstein à la tête du Royal Philharmonic Orchestra au London’s Royal Albert Hall, en 2002 à l’occasion de ses 80 ans (photo Jean Delamare, © elmerbernstein.com avec l’aimable autoriàsation d’Amber Records)

Elmer Bernstein à la tête du Royal Philharmonic Orchestra au London’s Royal Albert Hall, en 2002 à l’occasion de ses 80 ans (photo Jean Delamare, © elmerbernstein.com avec l’aimable autoriàsation d’Amber Records)

Prodigieux compositeur de musique de films, Elmer BERNSTEIN est mort le 18 aooût 2004 à son domicile californien d’Ojai. Agé de 82 ans, il avait longtemps collaboré avec les plus grands metteurs en scène hollywoodiens, de David Miller (Le Masque arraché, 1952) et Cecil B. DeMille (Les dix commandements, 1956) à Francis Ford Coppola (l’Idéaliste, 1997) et Martin Scorsese (A tombeau ouvert, 1999), en passant par John Sturges (Les sept mercenaires, 1960 et La grande évasion, 1963), Don Siegel (Le dernier des géants, 1976), David Zucker (Y-a-t-il un pilote dans l’avion?, 1980) et Barry Sonnefld (Wild wild west, 1999). Nominé à 14 reprises aux Oscars du cinéma depuis 1955, dont la dernière fois en 2002 pour la musique de Loin du paradis de Todd Haynes (avec Julianne Moore et Dennis Quaid), il n’avait cependant remporté qu’une fois le prix en 1967 pour Millie de Georges Roy Hill avec Julies Andrews. La musique de film, parfois considérée à tort comme un genre mineur, réclame en réalité non seulement une grande ma”trise de l’écriture, mais également une imagination sans cesse renouvelée. Le musicien de film doit se sentir à l’aise dans toutes les formes musicales, vocales et instrumentales, du leitmotiv à la chanson, de la ballade à la symphonie, et dans tous les genres: classique, jazz, thème traditionnel, théâtre, romance, danse, arrangements… Le compositeur Max Steiner (1888-1971), illustrateur musical de nombreux chefs d’œuvre du 7ème art (Arsenic et vieilles dentelles, Ouragan sur le Caine, La prisonnière du désert, La charge de la brigade légère…) avait déclaré un jour que le rôle de cette musique était d'”accro”tre l’émotion suscitée par l’image”.

Né le 4 avril 1922 à New York, d’un père autrichien et d’une mère ukrainienne émigrés aux Etats-Unis, Elmer Bernstein, attiré dès l’enfance par les arts, fréquenta la Walden School de New York tout en prenant des cours de piano avec Henriette Michelson, professeur à la Juilliard School of Music de New-York. Remarqué à l’âge de 12 ans par Aaron Copland qui venait juste d’achever sa Short Symphony, il était confié au pianiste Israel Citkowitz, un ancien élève de Copland et, tout comme celui-ci, de Nadia Boulanger à Paris. Il fréquenta également l’université de New York où il obtint une licence d’éducation musicale en 1942. C’est d’ailleurs au cinéma de cette université qu’il découvrait la musique de film avec la projection de The devil and Daniel Webster (Tous les biens de la terre) de William Dieterle. La bande son était de Bernard Herrmann, futur collaborateur d’Hitchcock (L’Homme qui en savait trop, Psychose, Les oiseaux…). Plus tard, il travaillera la composition avec Roger Sessions, un ancien élève d’Ernest Bloch qui avait également collaboré avec Copland à la fin des années vingt, et avec Stefan Wolpe, un ancien élève de la Hochschule für Musik de Berlin et de Werbern à Vienne, émigré aux Etats-Unis en 1938. Bernstein commença sa carrière musicale comme pianiste concertiste, principalement entre 1946 et 1950 à New York. Après avoir servi dans l’US Air Force durant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il eut l’occasion de collaborer avec Glenn Miller, c’est en 1950 qu’il débutait dans le cinéma avec sa première partition du film Saturday’s Hero de David Miller, suivie de celles de Boots Malone de William Dieterle (1951) et de Sudden fear de David Miller (1952). A cette époque il s’installait à Hollywood pour une longue collaboration de près d’un demi-siècle avec plus de 200 musiques de film, dont bon nombre de succès. Parmi ceux-ci, en plus de ceux déjà cités dans ces lignes, mentionnons encore: L’Homme au bras d’or d’Otto Preminger (1955), Le petit arpent du Bon Dieu d’Anthony Mann (1958), Le Prisonnier d’Alcatraz de John Frankenheimer (1962), Le pont de Remagen de John Guillermin (1969), S.O.S. Fantômes d’Ivan Reitman (1984)…

Elmer Bernstein a également composé des suites pour orchestre (Woodstock Fair 1946, Pennsylvania Overture 1958), un Concerto pour ondes Martenot et orchestre (1983), un Concerto pour guitare et orchestre (1999), de la musique de chambre, une comédie musicale: How Now Dow Jones (1968), des partitions pour la scène (Peter Pan, 1960) et des mélodies. Son Concerto pour guitare, créé en septembre 1999 par l’Orchestre symphonique d’Honolulu, a été enregistré l’année suivante par le guitariste Christopher Parkenning, lui-même dirigeant le London Symphony Orchestra (Angel Records). On peut aussi facilement trouver sur le marché des enregistrements de ses principales musiques de films, notamment Les 7 mercenaires, Loin du paradis, Wild wild west, Ghostbusters et surtout celle du film culte La grande évasion avec Steeve McQueen!

Elmer Bernstein a été président de la Composers and Lyricists Guild of America (1970-1982), ainsi que de la Young Musicians Foundation et du Film Music Museum. En outre, il enseignait à la Thornton School of Music de la University of Southern California.

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